A Nathanael (1er)
L’accompagnement
Sur le chemin le caillou s’ennuyait
Pas un mollet à l’horizon
Ni de voitures, ni de camions
Pas même un traquelet.
Survint alors un pèlerin, sans pèlerine
Mais avec du cœur, de la rime
Et à la vue du caillou
Derechef, il se mit à genou.
Il le prit soigneusement dans ses mains
L’examina d’un air coquin
Puis le glissa dans sa poche
– Chouette ! Un joli morceau de roche.
Maintenant, il est en vitrine
Sous les yeux des gamins, des gamines
Il en rosit tel un quartz
Et le bandit se prend pour rubis.
Mais il n’est pas turquoise
N’a l’arrogance de la topaze
Et aimerait bien s’en retourner
Dans les champs et dans les prés.
C’est ainsi qu’il s’évada
Par une fenêtre du galetas
On nous l’a signalé sur un chemin
Et dans la poche d’un bambin.
Jean-Luc Carrel
(texte écrit il y a bien longtemps, je ne sais quand)