Archives mensuelles : janvier 2016

C’est marrant les gares

C’est marrant les gares

C’est marrant les gares

On attend le départ

On s’observe patiemment

Du coin de l’œil, les dents

Dans la salle d’attente

Ou dans le hall en pente

On rumine en dedans

Les mots qui point s’en vont

Rencontrer l’adversaire

Qui est notre partenaire

Dans  une attente musclée

Où les bouches restent fermées

C’est marrant les gares

On attend le départ

On s’observe patiemment

Du coin de l’œil, les dents.

J’y ai vu une nénette

Qui n’est point tristounette

Ses clignements de cils

Font frémir mon persil

Que j’apporte à maman

Dans l’pays berrichon

Mon père est chef de gare

Depuis minuit et quart

Que j’attends ce train

Scribouillant mes quatrains

Sur le dos de ma voisine

Qui a bien mauvaise mine

Elle n’veut pas m’parler

Peut-être qu’j’suis obsédé

Par le sourire en coin

Quelle offre tous les matins

Aux guichets PTT

Où elle est employée

A frapper les bulletins

Et les timbres orphelins

 C’est marrant les gares

On attend le départ

On s’observe patiemment

Du coin de l’œil, les dents

Dans la salle d’attente

Ou dans le hall en pente

On rumine en dedans

Les mots qui point s’en vont

Rencontrer l’adversaire

Qui est notre partenaire

Dans  une attente musclée

Où les bouches restent fermées

C’est marrant les gares

On attend le départ

On s’observe patiemment

Du coin de l’œil, les dents

février 1997

Jean-Luc Carrel

Tombé du net 6

J’ai mangé une pomme

Qui se nomme Apple

Elle m’est restée

Au milieu de la gorge

Je ne pouvais  plus rien

Avaler d’autres

C’est le moins que l’on puisse dire

Alors j’ai ouvert les windows

Et cela a été encore plus pire

Le départ de tous mes délires

(Des lires, j’en avais plus

Car on était passé à l’euro malheureux)

Depuis, des A syriens et de gros B tas tibétains

Viennent sonner à mes potes

Et pourtant je ne vote pas pour l’ U .D. C

Et j’aime bien les Es strangers

Un problème aussi c’est ma tablette

Toujours à table, mais elle ne cuisine jamais

Bon même si la solitude parfois me pèse 69 kilos

Je suis content d’être le chef-lieu chez moi, enfin presque

Car vous ne connaissez pas mon double

Qui me triple au quadruple galop

De la cave au grenier

De mon appartement manchot

Les temps sont chauds

J’entends souvent les bars beugler

Depuis la frontière hontoise

Sans compter les bruits de couloirs de Lesbos.

Copyright Jean-Luc Carrel

Novembre 2015 et janvier 2016