Mains

La main de demain, haut la main, a shooté le dédain qui m’habita soudain.

De mes deux mains nues de terrien, je bêche le terrain inhumain, mais soudain je trouve sous terre deux mains que je soulève de mes deux mains et que je dépose un peu plus loin sur le terrain.

Ce n’était pas les mains de Dieu, ni les deux mains du Monde, ni les mains de Deux, mais peut-être les mains de mon rêve d’humain.

Puis, les deux mains se serrèrent la main et m’emportèrent vers un horizon lointain.

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Les mains discourent l’humain, le décrivent, l’observent, lui donnent un prolongement terrien.

Les mains écrivent, modèlent, balancent ou s’agitent soudain.

Une poignée de mains apporte une vigueur à la main, une moiteur, une chaleur ou un désintérêt commun.

Les mains de demain n’auront plus de lignes de main.

Quoi de plus beau qu’une main qui serre, cajole ou caresse une autre main ou un corps d’humain!

Les mains enserrent la mémoire de l’humain par leur écriture alerte et leurs vaillants dessins.

Les mains nous parlent, nous cachent les yeux, nous font des clins d’oeil ou nous réveillent soudain.

Une main soulève le bitume, puis disparaît  aspirée comme le bras par les mondes souterrains.

La main compte les doigts de sa main, puis refile ce job à l’autre main, alors l’autre main fait de même et ainsi de suite. Alors les doigts sont paralysés par ce travail de mains inhumain.

Voilà, la suite sera pour demain. Maintenant, je croise les mains et vous adresse un petit signe de tête, bonsoir.

Jean-Luc, 1997

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